ASIKIRI - départs forcés

“AṢIKIRI – Départs Forcés est une installation artistique qui cherche à élargir les réflexions sur le phénomène historique des migrations maritimes à travers l’Atlantique ou la Méditerranée. On sait que depuis la préhistoire, les flux migratoires, dans des contextes spatiaux différents, ont redéfini d’innombrables manières d’être et conditions de vie. Rappelons que ces mouvements se sont également produits à travers la longue période de la traite atlantique. Aujourd’hui, la traversée vers l’Europe représente une alternative pour fuir les persécutions politiques, les guerres, l’absence de travail ou la faim. Dans cette quête incessante de survie, de nombreux jeunes (hommes et parfois femmes) originaires du continent africain, se lancent dans une forme d’aventure en quête d’un autre destin. Mais leur chemin, fruit de leurs déplacements forcés, est dominé par l’insécurité, la peur et l’incertitude. AṢIKIRI, qui en langue yoruba est un terme qui s’applique aux immigrés, est représenté ici par un « bateau noir » en allusion aux navires négriers mais aussi aux embarcations précaires et surpeuplées fournies par les passeurs infâmes. Pour les corps qui résistent à cette traversée mouvementée, il ne faudra pas longtemps pour se rendre compte que les plus fragiles seront engloutis dans une sorte de cimetière immergé. Cette œuvre d’art se propose d’être également le lieu de l’appréciation des identités multiples, de la mémoire collective et de l’espoir de liberté, d’égalité et de fraternité. Sa matérialisation en « bateau noir » cherche à renforcer l’acte de résistance des corps et des âmes qui ont survécu, malgré la traînée de sang laissée parmi les eaux salées.” - Humberto Kzure-Cerquera L'exposition a été inaugurée le mercredi 22 février 2016 à 18h30 et est restée visible jusqu'au 23 mars 2016.